Friday, 23 May 2008

"Torna a Surriento", Martinelli

Vous trouverez ici un extrait vidéo du documentaire The Art of Singing, NVC ARTS, 1996. Giovanni Martinelli y interprète un chant napolitain "Torna a Surriento" (Paghara-De Curtis), entregistré en 1931 (Vitaphone).

Giovanni Martinelli (22 October 1885, Montagnana – 2 February 1969, New York City) est certainement l'un des chanteurs d'opéra les plus célèbres du 20ème siècle. L'admiration qu'on lui porte est, à mes yeux, vraiment méritée.
Son professeur de chant fut Giuseppe Mandolini (Milan). Il débuta au Teatro dal Verme, en 1910, dans le rôle d'Ernani (Verdi, 1844). Son premier rôle phare fut Dick Johnson (Fanciulla del West, Puccini, 1910), sous la direction de Toscanini, à Rome. Il l'interpréta en 1912 à la Scala.
Sa carrière prit une dimension internationale en 1913. Il interpréta le rôle de Cavaradossi, dans Tosca (Puccini, 1900) à la Royal Opera House, à Londres. Il chanta le même rôle à Philadelphie, en 1913. Ses débuts au MET (Metropolitan Opera, New York) eurent lieu en novembre 1913, dans le magnifique rôle de Rodolfo, dans La Bohème (Puccini, 1896). Sa carrière se déroula principalement au MET, où il fit 32 saisons, interprétant 36 rôles différents (notamment Radames dans Aida, Otello, Calaf dans Turandot, Enzo dans la Gioconda, Eleazar dans la Juive), et accomplit 926 apparitions. On le vit aussi à Paris, à Londres.
Il mit un terme à sa carrière en 1950. Il chanta avec Rosa Ponselle, Guiseppe di Luca, Ezio Pinza.

Dans cet extrait, on peut admirer la "perfection" de sa technique vocale. Sa maîtrise de la respiration est tout à fait remarquable. Aucune tension dans la mâchoire, dans la langue, dans la gorge, ou dans un quelconque endroit du corps n'est notable. La technique du Bel Canto est l'efficacité et l'économie physique maximale, comme le montre très bien Martinelli: un maximum d'effets pour un minimum de causes (seuls les muscles nécessaires pour chanter sont utilisés). Et quel maximum! La puissance vocale de Martinelli est exceptionnelle. Le phrasé est parfait (on pourrait écrire ce qu'il chante). Les voyelles sonnent clairement. La voix reste souple tout en étant puissante.
En outre, cet extrait illustre très bien la spécificité de son timbre, qui a souvent été comparé au son d'une trompette. En effet, le timbre est très clair et très précis. Cet aspect est accentué par le fait que son timbre concentre dans un faisceau très condensé un ensemble d'harmoniques très nombreuses.

Le texte de "Torna a Surriento" tel qu'il est chanté dans cet extrait:
"Vide 'o mare de Surriento,
che tesoro tene nfunno:
chi ha girato tutto 'o munno
nun l'ha visto comm'a ccà.
Guarda attuorno sti serene,
ca te guardano 'ncantate
e te vonno tantu bene...
Te vulessero vasa'.
E tu dice: "I' parto, addio!"
T'alluntane da stu core...
Da la terra de l'ammore...
Tiene 'o core 'e nun turna'?
Ma nun me lassa',
nun darme stu turmiento!
Torna a Surriento,
famme campa'!"









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